MANIFESTE "30.000 EXPULSIONS, C’EST LA HONTE"

Publié le par DA Six-Fours

Plus de 30.000 ! Annoncé aussi fièrement qu'un taux de croissance flatteur, le nombre d'expulsions d'étrangers auquel la France a procédé cette année est présenté comme un « record » dont le pays devrait s'enorgueillir.

Pourtant, pour aboutir à de tels chiffres, se trouvent désormais expulsés du territoire des hommes et des femmes qui y vivaient depuis de nombreuses années et qui y avaient leur vie, leurs amis, leur conjoint, leurs enfants, leur travail et leurs espoirs.

Cette réalité doit faire prendre conscience à chacun que les personnes en situation irrégulière ne sauraient être ramenées, dans une logique populiste, à la catégorie administrative des gens à expulser.

Nous contestons donc cette vision consistant à voir dans chaque personne en situation irrégulière une personne à expulser. Chaque situation, à partir de critères clairs, doit être étudiée sans que les préfectures soient amenées à considérer les sans-papiers comme autant de personnes permettant de remplir un quota annuel d'expulsés.

Nous contestons cette pensée qui consisterait à laisser croire que frapper les « sans-papiers » permettrait de mieux intégrer les étrangers en situation régulière. D'ailleurs, l'évolution de la législation, que ce soit la remise en cause très grave du droit des étrangers à vivre en famille ou – comme le montra la volonté d'instaurer des tests ADN - la tentative de jeter la suspicion sur l'honnêteté des étrangers, montre à quel point le durcissement du discours envers les « sans-papiers » s'est accompagné d'un durcissement de la législation envers les étrangers en situation régulière.

Nous contestons tout autant cette idée selon laquelle frapper les étrangers permettrait aux nationaux de mieux vivre. Dans l'angoisse de la crise économique, l'étranger – incarnation physique de la mondialisation - fait sans doute figure de bouc émissaire idéal. Mais qui peut croire que retirer des droits aux étrangers, qu'ils soient ou non en situation régulière, entraînerait un mieux-être pour les Français ? Qui peut croire qu'expulser des étrangers à tour de bras contribuerait à faire reculer le chômage, l'insécurité ou les problèmes de pouvoir d'achat et de logement ? En réalité, la régression des droits et des garanties pour les étrangers n'est jamais la marque du progrès des protections offertes au reste de la population.

Parce que ses fondements et ce qu'elle entraîne sont profondément contraires à l'idée que nous nous faisons de la dignité humaine et mettent en péril l'idéal de fraternité indissociable de la promesse républicaine, nous appelons le Gouvernement à mettre fin à sa politique du chiffre en matière d'expulsions.

SIGNEZ LA PETITION

Premiers Signataires :

Benjamin Abtan, ancien président de l'UEJF ; Isabelle Adjani, comédienne ; Sabiha Ahmine, conseillère régionale de Rhône-Alpes, ancienne présidente du Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation – Lyon   ; Pouria Amirshahi, secrétaire nationale aux droits de l'Homme – PS,  Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU   ; Martine Aubry , première secrétaire du Parti socialiste, maire de Lille ; Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale ; Yves Azeroual , producteur ; Josiane Balasko, comédienne ; Jean-Luc Bennahmias, député européen, vice président du MODEM   ; Jean-Louis Bianco, député des Alpes de Haute Provence   ; Serge Blisko, député de Paris   ; Bertrand Bloch, professeur à l’Université de Bordeaux II   ; Patrick Bloche, député de Paris   ; Farida Boudaoud, secrétaire nationale au mouvement associatif et à l'économie solidaire et sociale – PS   ; Michel Boujenah, humoriste   ; Gérard Boulanger, avocat, président d'honneur des avocats européens démocrates ; Malek Boutih, membre du Bureau National du PS ; Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF ; Stomy Bugsy, artiste ; Cartouche, humoriste   ; Pascale Crozon, députée du Rhône ; Phil Darwin, humoriste ; Geneviève de Fontenay présidente du Comité Miss France ; Michèle Delaunay, députée de la Gironde ; Christiane Demontés, sénatrice ; Jacob Des Varieux, chanteur ; Harlem Désir, député européen   ; Michel Destot, député de l’Isère et maire de Grenoble ; Mouss Diouf, humoriste et comédien ; Nicolas Ferran, coordinateur des amoureux au banc public ; Guy Fisher, sénateur, vice – président du Sénat ; Michel Fize, sociologue ; Dan Franck, écrivain ; Bernard Frimat, sénateur, vice-président du Sénat   ; Christophe Girard, maire adjoint à la culture de la ville de Paris ; Jean-Michel Glachand, professeur d'économie Paris Sud ; Jean Glavany, député des Hautes Pyrénées   ; Patrick Gonthier, secrétaire général de l'UNSA Education, Stéphane Guillon, humoriste ; Sihem Habchi, présidente de Ni putes ni soumises ; Clara Halter, artiste plasticienne ; Marek Halter, écrivain ; Jean-Jacques Hazan, président de la F.C.P.E ; Pierre Henry, directeur général de France Terre d'Asile ; Ahmet Hinsel professeur d'économie à Paris I et à l'université Galatasaray d'Istanbul ; Jean-Vincent Jehanno, conseiller régional de Rhône – Alpes  Patrick Klugman, avocat à la Cour ; Francis Lalanne, chanteur   ; Jack Lang, député du Pas-de-Calais, ancien Ministre ; Valérie Lang, comédienne   ; Claude Le Roy, entraîneur de football ; Danielle Lebail, conseillère régionale de Rhône - Alpes ; Jacqueline Madrelle, présidente de France – Libertés Gironde Magloire, présentateur   ; Jean-Louis Malys, secrétaire national de la CFDT ; Jacky Mamou, président du Collectif Urgence Darfour ; Béatrice Marre, ancienne députée de l'Oise, conseillère municipale de Millau ; Sandrine Mazetier, députée de Paris et secrétaire nationale à l'immigration – PS   ; Tristan Mendès France, blogueur – chroniqueur   ; Jean-Pierre Mignard, avocat à la Cour ; Patrick Mille, comédien ; Mokobé, chanteur   ; Alain Monod, avocat à la Cour de Cassation et au Conseil Etat ; Benjamin Morgaine, humoriste   ; Richard Moyon, membre fondateur du R.E.S.F. ; Pierre-Alain Muet, député du Rhône   ; Alix Nicolet, présidente de la FIDL   ; George Pau-Langevin, députée de Paris   ; Vincent Peillon, député européen   ; Alda Peirera Lemaitre, maire de Noisy-le-Sec   ; Patrick Pelloux, médecin urgentiste   ; Patrick Peugeot, président de la Cimade ; Sébastien Pietrasanta, maire d'Asnières-sur-Seine ; Jean-Baptiste Prévost, président de l'UNEF ;Princess Agnès, chanteuse  Princesse Esther Kamatari, présidente de l'Association des Burundais de France ; Christiane Puthod, conseillère régionale de Rhône - Alpes ; Anne-Gaëlle Riccio, présentatrice ; Martine Roure, députée européenne, vice-présidente du Parlement Européen   ; Gilles Savary, député européen   ; Serge Simon, médecin, ancien international de rugby   ; Smaïn, humoriste   ; Dominique Sopo, président de SOS Racisme   ; Ibrahim Sorel,président de Banlieues du Monde ; Benjamin Stora, historien et professeur d'Université   ; Fodé Sylla, membre du Conseil économique, social et environnemental   ; Christiane Taubira, députée de Guyane   ; Michel Taubmann, journaliste ; Niels Tavernier, cinéaste   ; Samuel Thomas, président de la Fédération nationale des maisons des potes   ; Jean-Louis Touraine, député du Rhône   ; Philippe Val, directeur de publication de Charlie Hebdo   ; Alain Vidalies, député des Landes   ; Marie- France Vieux Marcaud, vice - présidente de la région Rhône – Alpes ; Dominique Voynet, sénatrice et maire de Montreuil   ; Richard Yung, sénateur

 

(Source DA Grand Sud) 

Publié dans Droits de l'homme

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