Désirs de gauche, L'espoir d'avenir

Publié le par DA Six-Fours

Qui sommes-nous ? Que voulons-nous ?

1.- Le carré V.I.P.


J'avais été frappé lors des meetings de la campagne présidentielle de l'existence d'un carré VIP où se serraient tous les élus, petits et grands, à l'abri de toute promiscuité avec la foule des anonymes. Nombre d'élus reconnaissent que le parti socialiste est composé pour un tiers d'élus, pour un autre tiers de salariés qui dépendent du parti ou de ses élus et pour un dernier tiers de militants. J'ajouterais volontiers que ,parmi ces derniers, nombreux sont ceux qui se verraient bien dans l'une ou l'autre des deux premières catégories. Et pour le petit nombre qui reste, celui des vrais, des durs, qui tractent et qui affichent inlassablement pour le compte d'une personnalité locale, élue ou qui rêve de l'être, je ne jurerais pas qu'ils n'en attendent pas en retour quelque faveur.

Sans doute, est-ce un peu caricatural, plus proche de la situation du PC, qui tente désespérément de sauver ses derniers bastions, que de celle du PS, depuis que les adhérents à 20 Euros sont venus en renforcer les rangs, même si la moitié d'entre eux ne sont pas restés, quand on leur a demandé d'acquitter la cotisation suivante.


Il n'en reste pas moins qu'il y a deux partis, entre lesquels le véritable clivage n'est pas celui qu'on croit. Ségolène ? Sans doute, mais pas toujours. L'alliance avec Bayrou ? Foutaise. L' « ancrage à gauche » ? C'est quoi ? L'Europe, le Proche-Orient ? Peut-être d'avantage. En vérité, ce qui sépare ces deux partis plus surement que n'importe quelle autre raison, c'est le choix de l'objectif principal.


Pour les uns, seule l'élection présidentielle peut radicalement changer le mode de vie des gens. C'est comme ça. On peut ne pas aimer ce type de Constitution. Mais alors il fallait en changer quand la gauche était au pouvoir, en tous cas ne pas renforcer la présidentialisation du régime comme l'a fait le gouvernement Jospin. Ceux qui se donnent cet objectif prioritaire sont bien sûr plus nombreux parmi les militants disons « désintéressés », pour faire vite.


Les autres préfèrent privilégier les échéances locales, souvent parce qu'ils s'y présentent ou rêvent de s'y présenter, au motif prétendu qu'elles ne peuvent, en cas de succès, que bien augurer des lendemains qui chantent. L'ennui c'est qu'une observation attentive des scrutins successifs fait clairement apparaître que les meilleures chances de succès à un scrutin local résultent généralement d'un échec au scrutin national qui le précède (le fameux vote sanction).

Ne cherchons pas pour autant à opposer frontalement les uns aux autres. Sans doute, s'agit-il de tendances lourdes, mais elles ne sont pas nécessairement inéluctables. Nous avons bien évidemment besoin de ces nombreux élus de gauche, dont beaucoup sont désintéressés et partagent sincèrement notre aspiration à un monde meilleur. Mais nous attendons d'eux qu'ils prêtent peut-être un peu plus d'attention aux attentes de leurs militants, en n'oubliant pas qu'ils expriment souvent celles de leurs électeurs.(à suivre)


Civis

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